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25 juin 2013 2 25 /06 /juin /2013 17:13

Les signes de l'amour

 

Je m'engage à considérer notre lien

comme la réalité la plus sacrée de mon existence.

 

Je m'entraînerai à éviter les malentendus

ou à en éteindre au plus vite

le caractère empoisonné.

 

Je m'efforcerai de ne rien dire

qui puisse t'humilier ou te blesser.

 

Je ne serai pas avare de compliments

et j'éviterai tout reproche stérile.

 

Je m'entraînerai à être disponible pour t'écouter

et pour entrer dans ton univers.

 

Je m'efforcerai de ne pas caricaturer ou entraver

tes opinions lorsqu'elles contrarient les miennes.

 

Je ne t'en voudrai pas de tes sautes d'humeur,

sachant que le beau temps

revient toujours après l'orage.

 

Je m'entraînerai à chasser mes pensées négatives

et à développer les ressources de l'humour.

 

Je m'efforcerai de ne pas manifester d'agacement

si ta gestion du temps

n'a pas le même rythme que la mienne.

 

Je m'entraînerai à respecter ta liberté

et tes jardins secrets.

 

J'essaierai de bannir toute jalousie,

me réjouissant que d'autres sachent t'apprécier.

 

Je souhaite pouvoir donner le meilleur de moi-même

pour contribuer à ton accomplissement,

être eau et lumière pour la fleur unique que tu es.

Et comme jamais je ne parviendrai

à suivre de façon rectiligne la piste

qui mène à cette étoile,

je m'engage à être assez humble

pour savoir te demander pardon.

 

                                                    Stan Rougier

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19 juin 2013 3 19 /06 /juin /2013 17:35

Critique : Man of Steel de Zack Snyder

 

 

Quand Snyder et Nolan recréent Superman, cela donne un blockbuster offrant une genèse passionnante qui contraste de manière imparfaite avec le spectaculaire.

 

 

Véritable figure de la pop-culture et modèle ultime de l'humain parfait, Superman s'est vu avoir au fil des années des adaptations cinématographiques de plus en plus mauvaises, dont le kitsch et l'humour devenaient obsolètes. La Warner (détentrice des droits) a donc essayé en 2006 de rectifier le tir avec le trop injustement détesté Superman Returns de Bryan Singer (qui reste tout de même un film assez décevant malgré ses bonnes idées). Voyant son rival Marvel enchaîner les succès avec ses super-héros plus décomplexés, DC Comics et le studio ont décidé de laisser Superman au placard quelques années. Mais voilà, entre temps, il y eut la renaissance : les Dark Knight de Christopher Nolan ! Par sa réécriture intelligente, moderne et pertinente de la création d'un symbole et de sa place au sein d'un monde qu'il cherche à protéger, il n'est pas étonnant de retrouver le réalisateur d'Inception au scénario et à la production, épaulé par David S. Goyer (co-scénariste sur les Batman). Et en confiant la réalisation à Zack Snyder, cinéaste à l'imagerie grandiose, déjà responsable d'une immense adaptation d'un univers de DC Comics (Watchmen), ce reboot (on recommence tout depuis le début) de l'homme d'acier ne pouvait qu'être gargantuesque.

 

 

Il faut avouer que dès ses premières minutes, Man of Steel donne le ton. La planète Krypton est en pleine guerre (due au coup d'état du général Zod), alors qu'elle s'apprête à exploser. Ses fameux habitants ne sont alors plus présentés comme des êtres supérieurs (sauf sur le plan technologique), enlevant dès lors à ces nouvelles aventures de Superman une métaphore christique qui aurait été déplacée dans un film prônant le réalisme. Tout le monde connaît la suite : Jor-El (Russell Crowe, brillant remplaçant de Marlon Brando) et sa femme envoient leur fils nouveau-né Kal-El sur Terre, en tant qu'ultime rescapé de leur espèce. Élevé par Martha et Jonathan Kent (émouvants Diane Lane et Kevin Costner), ce dernier va en grandissant découvrir ses pouvoirs et chercher sa véritable identité. Tout comme pour Batman, les scénaristes ont avant tout questionner sur la place de Superman dans la société, en tant qu'extraterrestre mais aussi en tant que super-héros. Si tout le monde connaît l'homme d'acier, Goyer et Nolan ont donc évité de nous rabâcher ses origines comme auparavant, préférant une construction efficace sous forme de flash-backs (si chère à Nolan). Les différentes scènes présentent des situations finalement assez quotidiennes mais accentuant la psychologie de son héros tout en montrant son tiraillement dû à l'éducation paradoxale inculquée par ses pères biologique et adoptif. Henry Cavill, tout en finesse, se révèle alors bien vite comme le meilleur interprète de Superman.

 

 

Avec son relooking bienvenu (le bleu du costume est plus sombre, et on peut enfin dire adieu au slip par dessus le collant !), Man of Steel dévoile dès lors son envie de réalisme et son actualisation passionnante du mythe. Grâce aux pouvoirs démesurés de Kal-El, on pouvait donc s'attendre à des scènes d'action particulièrement destructrices de la part de Snyder. Conscient qu'il a entre les mains un blockbuster estival aux moyens colossaux, mais voulant également contrebalancer avec la lenteur de Superman Returns, le réalisateur reprend les rênes dans la deuxième partie du film pour livrer un grand spectacle. Face à l'impressionnant général Zod (génial Michael Shannon), l'homme d'acier enchaîne les combats sur terre et dans les airs. Jamais Superman n'aura été filmé de manière si énergique. En cherchant presque à se rapprocher du documentaire, Zack Snyder suit son héros de la manière la plus naturelle possible : caméra à l'épaule et dans le dos de Kal-El, plans d'ensemble zoomés de manière abrupte, etc. Réalisé comme une véritable montagne russe, Man of Steel joue avec nos sens. La gravité, la vitesse, les décors variés et même l'espace sont magnifiés par la caméra de Snyder, qui maîtrise parfaitement ses effets numériques agrémentés de la musique magistral et aérienne de Hans Zimmer. La 3D prend également tout son sens devant ce film qui réalise enfin le fantasme de nombreuses personnes : nous faire ressentir les sensations de Superman.

 

 

Néanmoins, Man of Steel n'est pas exempt de défauts. A trop vouloir en mettre plein les mirettes aux spectateurs, Snyder délaisse dans la dernière heure de son film (à deux ou trois passages près) la métaphysique nolanienne qui fonctionnait pourtant si bien, transformant Superman en bulldozer de la mort (certes protecteur, mais un bulldozer quand même). En invoquant une menace aussi dangereuse que celle du général Zod, le long-métrage flirte avec le film catastrophe (en renvoyant au passage Roland Emmerich et Michael Bay au niveau école maternelle), alternant les actions épiques de notre héros avec des vues sur la population en panique. Les personnages secondaires n'ont cependant plus l'occasion de se dessiner (Perry White, incarné par Laurence Fishburne en est le meilleur exemple) et même la romance entre Kal-El et Loïs Lane (Amy Adams, impeccable) perd en intérêt (bien qu'il s'agisse de la plus logique écrite à ce jour). Alors qu'il traitait avec une sensibilité humaine la genèse de son homme volant, Snyder y préfère par la suite la puissance kryptonienne.

 

 

Au final, les défauts de Man of Steel reflètent l'équilibre que cherche Superman, et l'aspect binaire de l'ensemble. Kryptonien et humain, intimisme et spectaculaire, Snyder et Nolan... Les deux parties bien visibles (et mal équilibrées) du film ne confortent en réalité que la découverte de l'identité de Kal-El. En actualisant le héros et en le rendant plus sombre, le cinéaste le fait hésiter quant à ses capacités, sur son pouvoir à sauver le monde...et en vue des dommages collatéraux que subit Métropolis, on peut fortement en douter. A l'instar de nombreux blockbusters hollywoodiens, Man of Steel dépeint une société en proie au soupçon et à la paranoïa. Si les multiples buildings détruits métaphorisent encore une fois le 11 septembre 2001, le réalisateur ambitieux universalise la menace (la scène où Zod pirate les écrans du monde entier en est le meilleur exemple). Peut-être qu'en y insufflant trop son souffle, Christopher Nolan a quelque peu bridé Zack Snyder, empêchant son film d'être le chef-d'œuvre annoncé par les studios. Cependant, Man of Steel s'annonce comme l'un des grands blockbusters de l'année, à la fois spectaculaire et intelligent. On peut d'ailleurs le résumer en réemployant une réplique de The Dark Knight : Ce n'est pas le Superman dont nous avons besoin, mais celui que nous méritons.

 

 

2013

États-Unis (2h23)

Avec Henry Cavill, Amy Adams, Michael Shannon, Diane Lane, Russell Crowe, Kevin Costner...

Scénario : David S. Goyer. Sur une idée David S. Goyer et de Christopher Nolan. D'après l'œuvre de Joe Shuster, Jerry Siegel.

Distributeur : Warner Bros. France

 

Note : 16/20

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18 juin 2013 2 18 /06 /juin /2013 21:29
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15 juin 2013 6 15 /06 /juin /2013 20:46

Critique : The Bling Ring de Sofia Coppola

 

 

Un groupe de jeunes cambriole les villas de stars. Un fait divers taillé pour Sofia Coppola qui en tire une œuvre imparfaite mais à l'image de son sujet.

 

 

Inspiré de faits réels (et plus précisément d'un article dans Vanity Fair), le nouveau film de Sofia Coppola ne pouvait pas trouver meilleure réalisatrice. Cette histoire amusante est celle d'un gang d'adolescents surnommé par les médias The Bling Ring, qui ont volé entre 2008 et 2009 plus de trois millions de dollars d'objets de luxe à de grandes stars (dont Lindsay Lohan et Orlando Bloom). Après un début sous forme de clip agressif qui nous plonge directement dans les virées nocturnes de nos protagonistes, la lumière revient en s'attardant sur les quartiers résidentiels de Los Angeles. Marc (Israel Broussard), jeune arriviste complexé, fait alors la connaissance de Rebecca (Katie Chang) et de ses amies...

 

 

On comprend alors bien vite (et cela se confirme au fil du visionnage) que The Bling Ring est LE film qui caractérise Sofia Coppola. Elle y retrouve tous ses thèmes de prédilection, qu'elle compresse en une heure trente. L'adolescence, qui l'a toujours fasciné (que ce soit à travers les héroïnes de Virgin Suicides ou encore la jeunesse de Marie-Antoinette) s'accorde avec l'ennui, qui reste le centre de sa filmographie (Lost in Translation et ses personnages vagabondant dans Tokyo sans réel but en est le meilleur exemple). Si le groupe voit au début de ses actions une occasion de se shooter à l'adrénaline et de surpasser le train train quotidien, il révèle au fur et à mesure l'ennui des stars qu'ils cambriolent. Si aucune d'entre elles n'est vue à l'écran (à part à travers des images d'archives), c'est justement car Coppola joue sur le hors-champ, l'invisible. Les dizaines de paires de Louboutin que Paris Hiton possède lui importe peu. Elle préfère voir ses personnages chercher sur Internet les jours où elle sera absente, où elle s'efforcera de fuir l'ennui comme eux. Ils s'étonnent en allant chez elle de trouver la clé sous le paillasson (signe de son jemenfoutisme), leur permettant d'entrer le plus facilement du monde dans cette caverne d'Ali Baba de la mode, au vu du nombre d'objets qu'elle détient.

 

 

Cependant, Sofia Coppola ne fait pas l'erreur de transformer The Bling Ring en critique un peu bêta de la société de consommation. Elle présente plutôt la mode comme un élément sociétal moderne. Ses personnages sont en quête d'identité, en espérant la trouver à travers les vêtements et les bijoux qu'ils s'accaparent (estimant au passage qu'ils prennent de l'aura de la star). Ils s'inspirent alors petit à petit des ces célébrités, en ne laissant paraître de leur image que ce qu'ils postent sur Facebook. Après ce moment hilarant pendant lequel ils découvrent chez Paris Hilton des coussins à son effigie ou encore un mur recouvert de couvertures de magazines, eux aussi se prennent en photo et se regardent sans cesse dans le miroir. La cinéaste les surcadre et filme de nombreuses baies vitrées, pour relier la réalité à cette apparence, cet imaginaire, qui confère à The Bling Ring un statut de voyage initiatique. Ils restent jeunes et insouciants, ce que la réalisatrice retransmet dans ses choix. Les passages plus adultes ne sont pas montrés (comme l'audience au tribunal) et le film repose presque exclusivement sur son casting jeune, dynamique et inconnu (sauf Emma Watson, mais dont le rôle est plus secondaire).

 

 

Néanmoins, Sofia Coppola prend le risque de ne pas livrer un ensemble parfait. Ses personnages sont pour la plupart antipathiques (contrairement à ses autres films) et bien qu'elle présente certaines de leurs familles, ils auraient mérité que leur psychologie soit plus avancée. Malgré la durée courte du film (1h30), une certaine répétitivité s'installe. Les cambriolages s'enchaînent, entrecoupés de scènes de revente ou d'essayage. Bien que certains soient impressionnants par la mise en scène (notamment celui en plan-séquence fixe), on finit par y perdre les membres du groupe, qui eux n'y voient aucune lassitude. Paradoxalement, ces défauts se révèlent être presque des qualités aux yeux de Coppola. Elle ne filme en réalité que l'ennui (à nouveau) qu'elle accorde ici au vide et à la bêtise de la situation. Très ironique mais aussi plus sage, le film fait forcément écho par son message à Spring Breakers d'Harmony Korine, qui était sans doute plus réussi parce que plus provocant. Au final, The Bling Ring est un film qui se moque de l'apparence, jusqu'à se foutre volontairement de la sienne.

 

 

2013

États-Unis (1h30)

Avec Israel Broussard, Katie Chang, Emma Watson, Taissa Farmiga, Claire Julien...

Scénario : Sofia Coppola. D'après l'œuvre de Nancy Jo Sales.

Distributeur : Pathé Distribution

 

Note : 15/20

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13 juin 2013 4 13 /06 /juin /2013 23:45

Et alors il s’est passé quelques choses, je me suis laissée aller, dans un total oubli de moi même envahi par la nuit le silence et la plénitude. J’avais trouvé la liberté. Perdre tout espoir, c’était cela la liberté.

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13 juin 2013 4 13 /06 /juin /2013 23:34

"Il y a ceux qui ont besoin des autres, que les autres distraient, occupent, reposent, et que la solitude harasse, épuise, anéantit, comme l'ascension d'un terrible glacier ou la traversée du désert, et ceux que les autres au contraire, ennuient, gênent, courbaturent, tandis que l'isolement les calme, les baigne de repos dans l'indépendance et la fantaisie de leur pensée."

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12 juin 2013 3 12 /06 /juin /2013 19:00

Critique : Star Trek de J.J. Abrams

 

 

Pour la sortie d'Into Darkness, revenons sur le premier volet du reboot de Star Trek par J.J. Abrams. Un space opera de qualité et un hommage fort à l'univers d'origine.

 

 

Avec une série, douze films et un univers ultra riche, Star Trek est rapidement devenu au fil des années une référence de la pop-culture et de la science-fiction, au point de voir ses nombreux fans affectueusement surnommés trekkies. Créé pendant la guerre froide, le show télé y a toujours puisé une forte symbolique (l'équipage cosmopolite notamment), qui est devenu obsolète à la fin de celle-ci. S'ensuivant des longs-métrages à la qualité de plus en plus discutable, il était grand temps que Star Trek passe par la case reboot. Le projet, confié au talentueux J.J. Abrams (Mission : Impossible 3, Super 8) révèle alors avoir deux enjeux majeurs : ravir les fanboys de la première heure, et séduire un nouveau public.

 

 

S'ouvrant sur le nouveau thème crépusculaire et magistral composé par Michael Giacchino, Star Trek version 2009 montre dès les premières minutes qu'il a compris sa mission. Alors que l'on assiste à la naissance de James T. Kirk à bord de l'USS Kelvin, ce dernier se fait attaquer par un vaisseau gigantesque sorti de nulle part et dirigé par le Romulien Nero. Le commandant, qui n'est autre que le père du nouveau-né arrive à sauver l'équipage au péril de sa vie. De nombreuses années plus tard, Kirk voit sa chance de suivre les traces de son parent décédé quand il est enrôlé par Starfleet, l'organisme chargé de l'exploration de la Galaxie. En plus de parfaitement réinventer la rencontre des personnages importants de l'univers (du Vulcain Spock à la belle Uhura en passant par le médecin pessimiste Leonard « Bones » McCoy), J.J. Abrams montre un profond respect du matériau d'origine tout en allant de l'avant.

 

 

Si le méchant incarné par Eric Bana se révèle inconsistant et caricatural (ses tatouages à la Mike Tyson frisent le ridicule), il ne sert finalement que de prétexte pour amener le point central du scénario : une faille spatio-temporelle. Fortement inspirée de Retour vers le futur, celle-ci créé une réalité parallèle, changeante en fonction des actions des personnages. Le film prône ainsi le choix de destinée, la liberté et l'assomption de ses actes, primordiale au sein d'un équipage dont les membres sont classés par paliers hiérarchiques. Ce message, s'accordant avec la tolérance (on peut même parler dans Star Trek de tolérance multi-raciale) fait directement écho à ceux que délivraient la série télévisée à l'époque. Cette nostalgie atteint son paroxysme quand les scénaristes intègrent à leur histoire un Spock âgé, interprété par Leonard Nimoy himself. Venu d'une autre dimension, il ne désire pas dévoiler le futur des personnages. Cependant, l'héritage des anciens est essentiel. Au début du film, le pilote Sulu n'arrive pas du premier coup à faire décoller l'Enterprise, reflet d'une jeunesse insouciante qui a besoin de regarder vers le passé avant d'avancer.

 

 

Néanmoins, Star Trek reste avant tout un blockbuster de qualité qui parvient à mêler et à amener subtilement ses scènes d'action survoltées et rythmées avec des séquences plus intimistes (pour la plupart dans les couloirs de l'Enterprise) qui tissent petit à petit les relations entre les protagonistes. C'est le dynamisme et l'enthousiasme de ces derniers que Abrams reflète dans sa mise en scène. Ses travellings passent rapidement d'un personnage à un autre, plutôt que de filmer chacun d'entre eux séparément. Les légers tremblements de la caméra agrémentent la tension et le réalisme de certains passages (notamment la chute de Kirk et Sulu vers la foreuse laser). Même son fameux gimmick, ses lens flares (des lumières parasitant l'écran) rapidement énervants ajoutent un aspect enchanteur et merveilleux à l'ensemble.

 

 

Taillé pour le grand écran, ce Star Trek voit au final bien l'espace comme la dernière frontière. Avec ses contrastes de tailles impressionnants (l'Enterprise et le vaisseau de Nero par exemple), Abrams peut magnifier par des plans larges ses décors et ses effets spéciaux numériques tout en appuyant à d'autres moments ses personnages par des plans plus rapprochés. Cette alchimie parfaite permet donc au film d'être avant tout humain. Le casting, majoritairement constitué d'acteurs peu connus impressionne par le talent et la fraîcheur de ces derniers. Chris Pine donne toute son énergie dans le rôle de Kirk et Zachary Quinto parvient à transmettre beaucoup d'émotions à travers le visage impassible de Spock. Si J.J. Abrams a compris comment penser intelligemment un reboot, il a de plus réussi à recréer la majesté du space opera. Certains trekkies pourront cracher sur le fait qu'il ait trop dynamiser son film au point de parfois s'inspirer excessivement de Star Wars, mais les néophytes s'éclateront devant ce divertissement fun et décontracté. Star Trek est ainsi passionnant par son aspect prémonitoire de la carrière de J.J. Abrams. Qui aurait cru qu'il puisse un jour réaliser la suite de La Guerre des Etoiles, alors qu'il y fait ici de nombreuses références ? Ce long-métrage prend alors la forme d'un test réussi pour ce grand gamin fanatique de Steven Spielberg, qui a entre temps mûri. Ses personnages insouciants (que l'on retrouve dans Into Darkness) ne savent pas encore qu'ils vont bientôt plonger dans les ténèbres...

 

2009

États-Unis (2h02)

Avec Chris Pine, Zachary Quinto, Eric Bana, Zoe Saldana, Simon Pegg...

Scénario : Alex Kurtzman, Roberto Orci. D'après l'œuvre de Gene Roddenberry.

Distributeur : Paramount Pictures France

 

Note : 15/20

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7 juin 2013 5 07 /06 /juin /2013 17:59
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7 juin 2013 5 07 /06 /juin /2013 17:57
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5 juin 2013 3 05 /06 /juin /2013 22:52

Critique : After Earth de M. Night Shyamalan

 

 

Un drôle de blockbuster qui manque d'ambitions, mais qui symbolise le retour de M. Night Shyamalan avec un Will et un Jaden Smith convaincants.

 

 

Alors qu'il commence à apprendre à connaître son père, général respecté souvent absent du nid familial, Kitaï Raige se crashe avec ce dernier lors d'un vol spatial. Ils atterrissent malheureusement sur une planète dont la biosphère a muté pour anéantir les humains : la Terre. Papa Cypher étant blessé à la jambe, c'est le fiston Kitaï qui va devoir arpenter ce territoire hostile, à la recherche d'une balise qui assurera leur survie. Produit et écrit par son acteur principal Will Smith, After Earth montre bien vite ses ambitions commerciales : sortir un film avec en tête d'affiche une star du cinéma d'action et de science-fiction ainsi que son jeune fils pistonné (qui, il faut l'avouer s'en sort plutôt bien). Avec son histoire originale et un brin casse-gueule (on a peur que l'idée tourne court), ce long-métrage dévoile cependant d'autres intentions. Après des films souvent survitaminés où il pouvait se forger une image de sex-symbol (de Men in Black à Je suis une légende en passant par Bad Boys et Independence Day), Will Smith s'offre cette fois-ci un rôle beaucoup plus minimaliste mais profond. Autrement dit, il cherche à casser son image (ce qui est assez dur dans un blockbuster). Mais After Earth est surtout la dernière bouée de sauvetage de M. Night Shyamalan...

 

 

En effet, après son chef-d'œuvre Incassable et son excellent Sixième Sens, cet ancien petit génie d'Hollywood nous a livré au fil des ans des productions à la métaphysique et à la psychologie aussi fine qu'un tractopelle au sein d'un mysticisme vaseux. Après avoir définitivement touché le fond avec son adaptation du Dernier maître de l'air (sans doute l'un des films les plus haïssables de la décennie), autant dire que l'on n'attendait pas grand-chose de cet After Earth. Si Will Smith ne sauve pas le monde dans ce film, il sauve au moins son réalisateur, qui semble enfin retrouver son univers. Le design très oriental du vaisseau se mêle aux thèmes de prédilection de Shyamalan : la relation père-fils difficile, la découverte de soi et de ses capacités au travers d'une aventure et surtout le contrôle de la peur. Certes, ce fourre-tout autoréférentiel frise parfois l'overdose, mais il a au moins le mérite d'être réussi, le cinéaste prenant une certaine distanciation avec sa carrière (le crash du début est clairement une métaphore de sa récente filmographie). Si le métrage comporte de grosses ficelles scénaristiques qui permettent même aux spectateurs les moins attentifs de deviner parfois à l'avance les évènements, Shymalan en profite pour donner à ses deux personnages principaux plus de consistance, bien que l'édulcoration hollywoodienne gâche quelques détails.

 

 

Cette attention à l'humain et cette remise en question empêche donc After Earth de tomber dans la fable écolo niaise. Au milieu de cette Terre hostile où la nature a repris ses droits, la flore envahissante et immobile cache la faune en mouvement. Par ses longs plans, Shyamalan accentue les mouvements de Kitaï et de ses diverses créatures dans le champ, qui gagnent en majesté par la sublime bande-originale de James Newton Howard. Cependant, le réalisateur exploite son histoire post-apocalyptique de manière surprenante. Par la solitude de son protagoniste principal, Shyamalan utilise la forêt comme un décor ouvert mais paradoxalement claustrophobique. Ce sentiment que l'on retrouvait dans le Predator de John McTiernan (la créature se rendait invisible, et pouvait donc être partout) se renforce ici par le personnage de Will Smith. Cloitré sur son siège dans la carcasse du vaisseau, il peut observer son fils grâce à sa combinaison qui comporte des caméras et des capteurs de mouvements. Sans tomber dans le bête found-footage, le réalisateur livre un message assez puissant sur le pouvoir des images mais surtout sur leur durabilité. Nul doute que Shyamalan sait que son film ne restera pas dans les annales. Ses images semblent aussi éphémères que celles apparaissant sur les écrans numériques de Cypher. Néanmoins, Kitaï découvre durant son voyage une seule trace de l'humanité : des peintures rupestres.

 

 

Cependant, c'est ce manque cruel de motivation qui fait défaut à After Earth. Avec son rythme lent entrecoupé de quelques scènes d'action, Shyamalan retrouve certes l'essence de sa filmographie mais perd son aspect « grand public ». On comprend alors vite que le film n'a pour intérêt que de valoriser ses acteurs principaux et de permettre à son réalisateur de se refaire suite à ses précédents échecs. Les producteurs en ont eu également conscience. La date de sortie révèle bien le rôle d'amuse-gueule du long-métrage, qui ouvre de manière simpliste la saison des blockbusters estivaux, qui cette année plus que jamais annoncent du lourd (Star Trek Into Darkness, Man of Steel et Pacific Rim pour ne citer qu'eux). After Earth ne perdurera donc certainement pas dans le temps, mais mérite son visionnage ne serait-ce que pour voir le retour de M. Night Shyamalan, qui signe (enfin) un film de qualité après plusieurs années de traversée du désert. S'il n'atteint pas la maestria d'Incassable ou de Sixième Sens, il vous donnera au moins envie de les revoir.

 

 

2013

États-Unis (1h40)

Avec Will Smith, Jaden Smith, Sophie Okonedo...

Scénario : Gary Whitta, M. Night Shyamalan, Stephen Gaghan. Sur une idée de Will Smith.

Distributeur : Sony Pictures Releasing France

 

Note : 13/20

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